Prévenir la périostite (ou sa récidive)

Ca y est, vous l’avez fait (ou refait) (je parle du Marathon !). Il se peut que les bobos (plus ou moins gênants) s’ensuivent. Parmi eux, la périostite. Je l’ai moi-même expérimentée par le passé, et sais combien ce peut être douloureux et invalidant.

K-Geoffrey Wandji, médecin du sport et co-fondateur de Running Care*, a fait un état des lieux sur le sujet, à l’occasion du Salon du Running.

Tout d’abord de quoi parle-t-on ?

Médicalement il s’agit d’un syndrome tibial médial – car touche la face interne du tibia – d’effort. Il survient pendant l’effort et est lié à des microtraumatismes répartis sur tout le tibia (personnellement les douleurs étaient apparues après l’effort). Il peut aussi exister une sensation de gonflement avec apparition de nodules sur le tibia. Ces douleurs persistent plusieurs jours après la course.

Les causes de la douleur ne seraient pas bien définies :

  • Douleurs provenant des tissus autour de l’os ? (j’étais persuadée que c’était bien une inflammation du périoste, se traduisant par une très forte brûlure du tibia sur sa face antérieure)
  • Contracture douloureuse du muscle post tibial ?
  • Microdéformations osseuses ?

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Epidémiologie

  • L’affection touche 4 à 20% des coureurs à pied.
  • Elle est responsable de 75% des douleurs de la jambe (par la jambe en anatomie on entend bien le tibia).
  • Elle touche surtout les femmes.
  • Elle est bilatérale dans 60% des cas.

Les facteurs de risque intrinsèques sur lesquels il est difficile d’agir :

  • Le genre, on vient de le dire, vous avez plus de chances d’être touchée si vous êtes une femme.
  • S’il existe un excès de rotation externe de la hanche
  • En fonction de la position du pied (drop naviculaire ou chute de l’os naviculaire).
  • Ostéoporose
  • Antécédents de périostite.

Les facteurs de risques intrinsèques sur lesquels on peut agir :

  • Déséquilibres ou déficits musculaires (il sera alors nécessaire de travailler sur le renforcement musculaire)
  • Raideur du mollet. On veillera donc à assouplir le muscle.
  • Carences en vitamine D.
  • Débutant en course à pied (vous ne devriez a priori pas le rester éternellement !)
  • Un IMC augmenté (autrement dit un poids trop élevé).

Enfin, parmi les facteurs extrinsèques :

  • Les erreurs d’entraînement
  • Une augmentation de distance de course ou vitesse de course trop rapide
  • Des chaussures inadaptées ou usées
  • La biomécanique de course (i.e. la façon dont on pose le pied au sol) : par exemple si l’on attaque essentiellement avec le talon ; la force d’impact du talon dans le sol est alors élevée (vertical loading rate). Si l’attaque se fait plutôt avec le milieu du pied, la tension est plus progressive et le VLR diminue.

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Le diagnostic et la prise en charge

Le diagnostic n’est pas forcément aisé car l’imagerie ne présente pas grand intérêt : la radiographie ne met rien en évidence, l’échographie est difficile à objectiver, la scintigraphie montre les zones d’inflammation mais n’est pas non plus spécifique (même résultats si fracture de fatigue par exemple).

Le diagnostic se fait donc sur la base d’un interrogatoire concernant le ressenti du coureur, et d’un examen clinique :

  • Localisation de la douleur
  • Palpation des nodules du tibia
  • Mise en tension du tibial postérieur

L’examen sera quasi normal au repos en l’absence de douleur.

Concernant la prise en charge allopathique :

En phase aiguë :

  • Application de glace
  • Les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) sont souvent prescrits mais cette approche est de plus en plus remise en question car l’on interrompt le processus de cicatrisation naturel via l’inflammation.

En phase subaiguë :

  • Etirement et détente du tibial postérieur

Et après une périostite que fait-on ? On module son activité et on revoit son matériel de course. Il n’est pas inintéressant non plus de voir un podologue.

La rééducation consistera en un travail sur le tibial postérieur, ainsi qu’un travail sur la rotation de la hanche (renforcement des rotateurs internes de la hanche). On pourra également bénéficier de massages et on veillera à une alimentation équilibrée afin de combler les carences.

Concernant l’alimentation justement, on peut supposer, selon la vision naturopathique, que l’alimentation est un facteur prépondérant dans l’apparition du syndrome. Ainsi un déséquilibre acido-basique et l’acidité tissulaire vont favoriser l’inflammation locale (et donc potentiellement l’apparition de tendinites, et pourquoi pas périostites ?). Sur la base de ce postulat, il est donc possible, en ayant une alimentation adaptée, de prévenir l’apparition ou la récurrence de ce type de troubles. N’hésitez pas à prendre rendez-vous sur Doctolib pour plus d’informations !

*Running care est une application sur mobile ou montre qui centralise vos informations médico-sportives. Leur analyse scientifique permet de proposer des conseils santé personnalisés. En s’appuyant sur les données technologiques et sur votre profil médical, Running Care détecte vos facteurs de risques de blessures et vous aide à les corriger.

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