Les vaccins… un vaste sujet qui partage et me titille depuis un moment sans que je me sois décidée à écrire à ce propos. Alors cet article n’aura ni vocation à être didactique – tout simplement car c’est un sujet très complexe – ni à prendre position (tout simplement car mon avis n’est pas complètement tranché). L’objectif ici est donc de lever le voile sur certains aspects et de permettre à chacun de se poser les bonnes questions, que ce soit sur sa vaccination propre ou sur celle de ses enfants.
Auparavant, la vaccination, je ne me posais pas vraiment la question. Enfant, j’ai reçu le BCG, le vaccin anti-variolique, le DTPolio (Diphtérie Tétanos Polio) (notre médecin de famille nous recommandait même le rappel du DTP tous les 5 ans « par précaution ! » (et cela me rassurait, moi qui passais mon temps à jouer dehors, qui avais sans arrêt des petites blessures et qui ai laissé une partie de mes cuisses et mollets sur les barbelés rouillés (non je ne vivais pas dans une zone de non-droit, mais à la campagne il y a du bétail, et les agriculteurs avaient beaucoup l’habitude d’utiliser le barbelé pour délimiter leurs champs))). Je crois aussi que j’avais une peur pathologique du tétanos 😛
Plus tard j’ai même reçu à deux reprises le vaccin anti-méningocoque à l’occasion de cas de méningites dans la région. Puis le vaccin contre la typhoïde et l’hépatite B pendant mes études car je manipulais des échantillons humains (pas des bouts d’homme, hein je vous rassure, juste du sang et secrétions diverses (yummi)). Et plus récemment encore, le vaccin contre la rubéole, car je n’étais pas immunisée en vue d’une potentielle grossesse. Autant dire que des vaccins j’en ai eu une floppée. Je ne remettais pas le principe en cause et mes connaissances en immunologie et biologie me confortaient dans l’intérêt de cette vaccination.
Alors qu’est-ce qui a changé depuis lors ? Je crois que j’ai commencé à m’interroger sur le sujet par rapport à la problématique des adjuvants des vaccins.
La politique vaccinale aujourd’hui en France
Rappel des faits : Devant la soit-disant « insuffisance de la couverture vaccinale en France et face à la réapparition d’épidémies, le ministère de la Santé a recommandé, en juillet 2017, d’élargir l’obligation vaccinale à huit vaccins supplémentaires chez les enfants de moins de deux ans ». Ce sont donc pas moins de 11 vaccins qui sont devenus obligatoires à partir du 1er janvier 2018.
En bref, pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2018 : la vaccination contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, l’Haemophilus influenzae b (la grippe), l’hépatite B (qui au passage se transmet par le sang – des fois que votre nouveau-né soit toxico – et… lors de rapports sexuels !), le méningocoque C, le pneumocoque, la rougeole, les oreillons et la rubéole est obligatoire jusqu’à 2 ans. « Les enfants doivent donc être vaccinés (sauf contre-indication médicale reconnue contre ces onze maladies) pour pouvoir être admis en crèche, à l’école, en garderie, en colonie de vacances ou toute autre collectivité d’enfants ». Il est souligné que le refus de se soumettre ou de soumettre ceux sur lesquels on exerce l’autorité parentale ou dont on assure la tutelle aux obligations de vaccination peut faire l’objet de poursuites pénales (je trouve cela tout de même ahurissant).
La vaccination reste un sujet qui divise. Les médecins qui ont osé prendre position contre la vaccination sont souvent mis à l’index (voire radiés de l’ordre des médecins, comme le Pr. Joyeux). Le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM), a même mis en garde : les médecins qui « jettent le trouble » au sujet des vaccins pourront être poursuivis « s’ils n’adoptent pas une attitude conforme aux données de la science ou s’ils mettent en danger les patients ». Cf l’entretien avec ce monsieur.
Quant aux parents qui décident de ne pas vacciner leurs enfants, ils passent pour des hérétiques et irresponsables aux yeux des autres. Sur certains groupes de discussion, j’ai souvent vu les parents interroger « Est-ce que le/la pédiatre a vacciné ses propres enfants ? » Si la réponse est oui, alors souvent les parents s’y plient les yeux fermés, partant du principe que le/la pédiatre n’infligerait pas quelque chose de mauvais à ses propres enfants.
Le principe de la vaccination
Alors tout d’abord un bref rappel de ce qu’est un vaccin et de son mode d’action (dans les très très grandes lignes).
Le premier concept de vaccination apparu, alors sous une forme très artisanale, fut celui de la variole, ce dès le XIème siècle (et oui ça date). On avait en effet remarqué que les malades survivants à une épidémie résistaient mieux aux épidémies suivantes. On décide alors, pour immuniser les personnes saines, de leur faire inhaler des croûtes de pustules séchées des malades, réduites en poudre, ou de leur faire porter des vêtements des malades (artisanal on vous a dit). C’était le principe de la variolisation. La personne exposée était fébrile quelques jours et présentait une forme atténuée de la maladie, mais était ensuite protégée. La vaccination sous sa forme moderne est apparue au 18ème siècle, avec l’utilisation de la variole de la vache (la vaccine) pour l’immunisation. Le virus de la vaccine était bénin pour l’homme, mais ressemblait suffisamment au virus de la variole pour que les anticorps produits en réponse à la vaccine protègent également contre la variole. Mais cela restait encore hasardeux avec des dommages collatéraux. Fin du 19ème les travaux de Pasteur et de Koch (de qui tire son nom le fameux bacille de Koch, responsable de la Tuberculose) ont beaucoup fait progresser la science.
Le principe de la vaccination repose sur la stimulation du système immunitaire adaptatif (ou spécifique, par opposition au système immunitaire inné, non spécifique, mais on ne rentrera pas dans le détail). Le SI adaptatif met en jeu les fameux lymphocytes, dont vous avez tous entendu parler. Il est plus long à intervenir que le SI inné, mais à l’avantage de s’adapter à la nature du pathogène, et surtout d’être doté d’une « mémoire ». Dans les grandes lignes, lorsque l’on met en contact l’organisme avec un pathogène, il va y avoir une réponse primaire dans les 10 jours qui suivent avec production d’anticorps. Notre SI va garder ceci en mémoire, nos lymphocytes ayant été « éduqués ». Lors d’un second contact avec le même pathogène, la réaction, dite secondaire cette fois, sera plus rapide (quelques jours), vraiment adaptée au pathogène concerné (d’où son nom de spécifique) et de plus grande ampleur. Le virus est éliminé avant même de pouvoir se multiplier. C’est cette mémoire qui fait que nous sommes dans certains cas – nous adultes – immunisés à vie contre des maladies contractées pendant l’enfance (typiquement rougeole, oreillons, ou autres maladies infantiles). Et c’est sur ce principe que repose la vaccination.
Alors un vaccin c’est quoi ?
Un vaccin est élaboré à partir d’un agent pathogène (virus ou bactérie). On distingue deux grandes catégories :
- Les vaccins vivants atténués, qui contiennent des bactéries ou virus entiers, vivants, mais « affaiblis » (d’où le terme d’atténuation). Ils vont déclencher une forme atténuée de la maladie au moment de l’injection.
- Les vaccins inactivés, qui peuvent contenir des agents pathogènes entiers mais tués, certains fragments de pathogènes ou bien des toxines inactivées de ces mêmes pathogènes. Ce type de vaccin va entraîner la production d’anticorps contre le pathogène, mais contrairement à la forme atténuée ne déclenche pas la maladie sous une forme fruste.
Ca, c’est pour la partie active du vaccin. Mais le vaccin contient également d’autres composants : des stabilisateurs (pour préserver l’efficacité du vaccin pendant sa durée de stockage, ce peut être des sucres, des acides aminés ou des protéines), parfois des conservateurs notamment dans les flacons multi-doses utilisés pour les campagnes de vaccination collective (pour prévenir toute prolifération bactérienne ou fongique), un diluant (eau stérile ou solution saline stérile), et des adjuvants (les fameux adjuvants !).
A quoi sert un adjuvant ?
Lorsque les vaccins contenaient des pathogènes entiers, la réponse immunitaire était suffisante. Puis l’on s’est mis à utiliser seulement des fragments de pathogènes ou des toxines inactivées, qui entrainaient une réponse immunitaire plus faible. C’est là que sont apparus les adjuvants, qui ont vocation à améliorer la réponse vaccinale. C’est en 1926 que l’on utilise pour la première fois les sels d’aluminium dans un vaccin antidiphtérique. Les adjuvants permettent aussi de réduire la quantité d’antigène par dose de vaccin (se pose de suite la question de l’intérêt économique pour le laboratoire pharmaceutique ?). A ce jour, les adjuvants les plus utilisés restent les sels d’aluminium (hydroxyde ou phosphate d’aluminium, ou phosphate double d’aluminium et potassium), mais l’on trouve aussi des sels de calcium (tous deux faisant partie des sels minéraux), du squalène (une substance que l’on trouve à l’état naturel dans les plantes, chez l’animal et chez l’homme), des composés extraits de bactéries (LPS, MPLA…), des glucides… A noter que le mécanisme d’action des adjuvants n’est connu que depuis peu, même s’ils sont utilisés depuis près d’un siècle. Il a en effet été compris à partir de 2007 seulement que les sels d’aluminium stimulent la réponse du système immunitaire inné (qui intervient en premier lieu avant la réponse spécifique), et contribue en quelque sorte à signaler le danger.
Vaccins monovalents versus polyvalents : de quoi parle-t-on ?
- Un vaccin monovalent ne contient qu’un antigène et n’est dirigé que contre une seule maladie.
- Le vaccin polyvalent (ou multivalent) contient plusieurs antigènes d’un même pathogène (mais est donc toujours dirigé contre une seule maladie).
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A opposer au vaccin combiné, qui contient des antigènes de plusieurs agents infectieux et va donc immuniser en même temps contre plusieurs maladies. Cependant dans le langage courant, on utilise souvent le terme polyvalent pour désigner ces vaccins combinés. C’est donc un abus de langage !
Innocuité des vaccins
Comme pour tout médicament, il est nécessaire d’évaluer le rapport bénéfice-risque. De nombreux médicaments ont ainsi des effets indésirables, mais ont eu leur autorisation de mise sur le marché (AMM) car le bénéfice apporté reste supérieur au risque encouru. Et les vaccins n’échappent pas à la règle.
Quid de la vaccination du nourrisson ?
Le système immunitaire de l’enfant n’est pas considéré comme mature avant l’âge de 2 ans. Dans ce contexte, est-il judicieux d’infliger à l’enfant autant de vaccins sur une période aussi courte ? Avant la récente obligation des 11 vaccins, le calendrier de vaccination avait même été revu à la baisse, en s’appuyant sur l’expérience d’autres pays européens. La question est : qu’est-ce qui nous a valu ce revirement ? On avançait même que l’injection à 9 mois de la première dose de ROR (rougeole-oreillons-rubéole) chez les enfants admis en collectivité n’avait pas de sens en dehors de périodes épidémiques (…alors même que l’on nous a rabattu les oreilles début 2018 avec l’importance de la vaccination contre la rougeole, dans le contexte d’une « épidémie », due selon les autorités à une insuffisance de la couverture vaccinale). Soit dit en passant, ces multiples articles dans la presse sont arrivés pile poil au même moment que l’obligation des 11 vaccins. Pour rappel, la rougeole, même si elle est très contagieuse, reste – dans nos contrées en tout cas, je ne parle pas des pays en voie de développement – une maladie bénigne, qui guérit spontanément en quelques jours. Ces mêmes articles ont surtout mis en avant les risques de complications respiratoires (infections pulmonaires) ou neurologiques (encéphalites), complications qui restent limitées aux très rares cas graves. Alors non, je ne suis pas du tout de tempérament conspirationniste, mais la coïncidence de timing m’a paru heureuse (ou malheureuse).
L’autre théorie qui va à l’encontre de ce principe de vaccination massive est que les maladies infantiles (bénignes donc pour la plupart, sauf dans de très rares cas) sont importantes dans l’évolution de l’enfant. Au plan physique, c’est l’occasion pour le système immunitaire de s’affûter en quelque sorte. Cela va contribuer à constituer les défenses naturelles de l’enfant et stimuler sa capacité de guérison (tout comme on dit toujours qu’il est important de laisser un petit enfant crapahuter et porter les choses à sa bouche, de façon à le mettre en contact avec un certain nombre de bactéries, ce qui va contribuer à éduquer son système immunitaire). de la même façon, on est revenus de l’hygiénisme et aseptisation à outrance, que l’on suspecte à l’inverse de favoriser les allergies, l’asthme, certaines maladies de peau ou même certaines pathologies du système digestif.
Au final, un enfant qui a été survacciné sera peut-être d’autant plus sensible à une large variété de pathogènes autres. En naturopathie, on évoque même le fait que ces maladies infantiles sont importantes pour l’évolution psychologique de l’enfant (on décrit des enfants qui semblent plus « matures » au sortir de certaines maladies infantiles, ou avec même une poussée de croissance. Personnellement je n’ai pas de recul sur ce sujet et ne pourrais vous confirmer ce point).
La défiance vis-à-vis des vaccins
Selon une enquête internationale menée par la London School of Hygiene and Tropical Medicine, c’est en France que la méfiance envers les vaccins est la plus forte (41% de la population).
D’où vient cette défiance grandissante d’une partie de la population ? Les différents scandales sanitaires des dernières décennies ont sans doute altéré la confiance en l’industrie pharmaceutique. Des rumeurs sont également apparues (la question restant de savoir quelle est la part de véracité dans ces rumeurs) : lien entre vaccin contre l’hépatite B et la sclérose en plaques (SEP), entre vaccin contre le papillomavirus et la SEP encore ou autres effets secondaires notoires, lien entre le ROR et l’autisme chez l’enfant (quoique dans ce dernier cas, j’aurais tendance à dire que les véritables causes sont ailleurs).
Le sujet de l’aluminium
C’est peut-être le sujet de l’aluminium qui a jeté l’opprobre sur les vaccins en général. On suspecte notamment un lien entre l’aluminium et la survenue de certaines pathologies, comme la myofasciite à macrophages, la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson, la maladie de Crohn, la sarcoïdose…
Dans le cas de la myofasciite à macrophages, le Conseil d’État a véritablement reconnu à plusieurs reprises le lien entre la maladie et l’aluminium vaccinal, utilisé comme adjuvant dans de nombreux vaccins administrés en intramusculaire. Cette maladie neurologique est caractérisée par une fatigue chronique, des douleurs musculaires et articulaires chroniques, ainsi que des dysfonctionnements neurocognitifs.
Il a été démontré que l’aluminium, au lieu d’être éliminé comme on le pensait, perdurait plusieurs mois dans la zone d’injection du vaccin. Il migre également dans l’organisme, notamment à l’intérieur de cellules immunitaires, et parvient aux ganglions lymphatiques. Les cellules chargées de particules d’aluminium quittent ensuite le système lymphatique pour atteindre la circulation sanguine et vont potentiellement s’accumuler dans des organes distants tels que la rate, le foie voire même le cerveau (d’où les suspicions de rôle dans les maladies neurologiques comme Parkinson, Alzheimer…).
Marisol Touraine, Ancienne ministre de la Santé, s’était en 2012 engagée à remettre sur le marché des vaccins sans aluminium. Depuis, cela semble être resté un vœu pieux.
Concernant les bénéfices réels de certaines vaccinations, je vous invite à lire l’ouvrage « Ce qu’on nous cache sur les vaccins » de Sylvie Simon, qui indique vaccin par vaccin les données chiffrées d’efficacité, les effets indésirables constatés (souvent données issues de pays étrangers). L’auteur explique aussi comment ces mêmes pays étrangers ont parfois cessé certaines vaccinations, considérant le bénéfice-risque insuffisant.
Malgré la longueur cet article (j’espère ne pas avoir perdu trop de monde en route), j’ai l’impression d’avoir à peine effleuré le sujet, tant il est complexe et tant il y a à dire. Il reste important, pour sa propre santé et celle des personnes dont on est responsable, de faire les choses en toute conscience, même s’il reste difficile de se faire une véritable opinion tant les données peuvent être contradictoires.
Pour comprendre le sujet : l’ouvrage très pédagogique « Vaccination : agression ou protection », d’Annick Guizemanes, immunologiste et chercheuse à l’INSERM, et Marion Mathieu, docteur en Biologie.