Une fois n’est pas coutume, un article qui ne parlera pas de science, ni de naturopathie, ni de virus 😉
Il fait suite à un post que j’ai relayé il y a quelques jours sur les réseaux sociaux, après avoir vu circuler une publication interrogeant sur le changement. J’ai eu envie de partager cette réflexion ici avec vous.
Ca y est. Nous avons passé le cap du 11 mai et du déconfinement (en espérant que tout le monde ne va pas commencer à faire n’importe quoi, histoire que l’on ne se retrouve pas à nouveau confinés dans 3 semaines 😛
On a souvent dit pendant cette période de confinement « Que rien ne serait plus comme avant, que cela allait marquer les esprits, que l’on ne reviendrait pas en arrière« . Bon, à J+3 quand je vois les images aux infos de ruée sur les cigarettes et l’alcool à la frontière espagnole, dans les magasins de vêtements, ou la queue devant Mc Do, j’en doute un peu mais bon…
Ce confinement aura offert à la planète une bonne bouffée d’oxygène (de là à se dire que le problème c’est l’Homme ! 😉 La pollution de l’air a fortement baissé dans plusieurs grandes villes d’Europe. Le même phénomène avait été observé au début de l’année en Chine. Les effets étaient même visibles depuis l’espace via les images satellites. Moins de bruit également. On a vu un peu partout les animaux réinvestir les lieux. 🙂
Alors est-ce que nos comportements vont changer ?
Est-ce que nous allons remettre en question nos modes de vie (sans réajustement du tir, on court un peu à notre perte non ? Peut-être pas la nôtre, mais celle de nos enfants ou petits-enfants).
Chez certains, cette période de confinement a entraîné une profonde réflexion, et ici et là certains disaient déjà vouloir changer de cadre de vie, quitter les grandes villes vers la campagne, revenir à un mode de vie plus proche de la nature (réflexion sans doute accentuée chez les citadins enfermés en appartement, je me suis moi-même posé la question, car à ce moment, je ne rêvais que d’une chose : un jardin !). Combien mèneront réellement ces projets à bien ?
Sans aller jusqu’à des changements aussi drastiques (et il faut aussi dire que si tous les citadins partaient à la campagne, la campagne deviendrait pour ainsi dire la ville 😉 , il est possible d’envisager des changements de plus faible ampleur. Mais qui ont néanmoins leur importance.
Le changement c’est nous qui devons l’instaurer. Il n’y aura pas de démarche parfaite, mais ce que nous faisons à nos échelles individuelles peut faire pencher la balance.
Alors, POSONS-NOUS LA QUESTION : « Concrètement, je fais quoi dès demain, MOI, pour améliorer mon empreinte écologique?
Il y a différents plans sur lesquels il est possible d’agir : alimentaire, produits ménagers et cosmétiques, habitat (meubles, matériaux…), transports, consommation au sens large…
Quelques pistes côté alimentation :
- Consommer des fruits et légumes de saison (oui je sais c’est une fixette, mais cela me choque toujours que l’on veuille manger du concombre et des tomates en mars).
- Privilégier si possible des origines françaises pour les fruits et légumes communs (hors produits exotiques), ou encore mieux si vous habitez en dehors des grandes villes ou avez cela à proximité, avec des circuits courts auprès de petits producteurs locaux.
- Si cela est possible également, privilégier des produits issus d’agriculture biologique ou raisonnée : fruits et légumes notamment (et non, si les produits sont vraiment de saison, cela n’est pas forcément beaucoup plus cher), œufs, huiles et matières grasses, et produits céréaliers surtout s’ils sont semi-complets ou complets, les pesticides se stockant dans le son. Relire cet article au sujet du Bio.
- Sans devenir végétarien, réduire un peu sa consommation de viande et produits animaux (nul besoin de viande/poisson tous les jours, encore bien moins midi et soir comme cela est pratiqué chez certains). Pour illustration ci-dessous les besoins en eau et en surface agricole de différentes productions. Il n’y a pas débat sur le fait que la production de viande a une bien mauvaise empreinte écologique.
- Limiter la consommation de produits très transformés et industriels et idéalement préparer si possible les repas soi-même (cela aura au moins été l’un des points positifs de ce confinement, beaucoup se sont mis à CUISINER/RECUISINER !) Et cela sera également très bénéfique pour votre santé !
Côte réduction des déchets :
- Réduire au maximum les suremballages en privilégiant le vrac (riz, légumineuses, pâtes, fruits secs ou autres) lorsque c’est possible. Et pour les achats (fruits/légumes ou vrac) utiliser des sacs en tissu afin d’éviter l’usage de sacs en papier (ou amidon).
Source : Natureo-bio.com
- Si vous avez un jardin ou l’espace suffisant (je ne suis pas prête à le faire en appartement !), mettre en place un compost qui vous permettra de traiter les déchets biodégradables (et qui pourront ensuite servir de fertilisant pour votre jardin ou vos plate-bandes !)
- Dans la lignée de la réduction des déchets, refuser toute publicité papier dans la rue, et même si cela n’est pas toujours respecté, apposer un autocollant « stop pub » sur sa boite aux lettres.
- Dématérialiser lorsque c’est possible la réception des factures.
Côté habitat :
- En cuisine, bannir les récipients et ustensiles en plastique (non seulement ce n’est pas durable, mais c’est aussi malsain. S’ils sont anciens, ils sont susceptibles de contenir du bisphénol A, perturbateur endocrinien, ou s’ils sont plus récents d’autres substituts tout aussi nocifs. Privilégier les récipients en matériaux durables : verre, grès, céramique… les ustensiles de cuisson en inox (18/10) sans revêtements anti-adhésifs (davantage pour votre santé que pour les aspects environnementaux).
- Pour certains achats (meuble, électroménager….) pourquoi ne pas privilégier la seconde main ? (Emmaus, leboncoin ou autres, brocantes….) De plus vous ferez des économies ! 😉
- Penser à nettoyer régulièrement ses boites mails (le stockage des données en ligne consommant de l’énergie).
Côté transports :
- si vous êtes en ville, pour les petits déplacements, privilégier les transports en commun lorsque c’est possible, ou la marche plutôt que la voiture.
- En petite agglomération ou à la campagne, pourquoi pas le vélo si cela peut se faire sans danger ?
- Pour les déplacements de moyenne et longue distance, si vous êtes seul, penser au train plutôt que la voiture, ou au pire au covoiturage.
- Limiter autant que possible les voyages en avion (on aura beau faire attention toute l’année sur de petites choses, un ou deux aller-retour en avion par an va ruiner votre bilan carbone 😉
Côté consommation au global :
- revenir à une consommation plus raisonnée. Ai-je véritablement besoin de ce prochain achat ? Jusqu’à il y a encore une dizaine d’années, j’avais tendance à pratiquer des achats un peu compulsifs de vêtements, que je mettais au final parfois peu, ou pire, pas. Je préférais aussi avoir 4 pulls de qualité moyenne qu’un seul pull de qualité mais payé 4 fois plus cher. Aujourd’hui c’est tout l’inverse. Non seulement je n’achète quasiment plus de vêtements depuis que j’ai quitté mon précédent emploi, mais j’ai banni toute matière synthétique (polyester, polyamide et autre) (bon, le point noir reste les vêtements de sport), et achète peu mais mieux, en sélectionnant des articles qui m’accompagneront a priori pendant des années.
- Côté ameublement et équipement, c’était un peu idem. Lors de mes années étudiantes et avec un budget serré, je suis allée au plus économique, en achetant des meubles et de l’électroménager bas de gamme. Aujourd’hui ma démarche a aussi changé. Les derniers meubles achetés ces deux dernières années (justement pour remplacer mes meubles d’étudiante qui m’auront au final suivi un paquet de temps !) j’ai privilégié des fabricants français via la CAMIF.
Cette période de confinement aura été pour moi l’occasion d’aller un cran plus loin dans la démarche et de réfléchir à mes prochains actes d’achat (cette crise a souligné notre incroyable dépendance à la Chine ou plus généralement à d’autres pays lointains). J’ai notamment besoin de remplacer certains ustensiles de cuisine, un peu de vaisselle, et de linge de maison. J’ai donc décidé de chercher des productions plus locales. Je me suis vite rendu compte que trouver des produits réellement fabriqués en France était un véritable casse-tête. Il y a un réel manque de traçabilité et parfois des marques traditionnelles françaises délocalisent néanmoins leur production de façon lointaine. J’ai par exemple découvert (en leur posant explicitement la question) qu’une marque très ancienne de vaisselle de la région de Limoges produisait en fait en… « Asie » (sans doute pour ne pas prononcer le gros mot de Chine). Côté linge de maison, on trouve encore quelques productions dans le nord de la France (notamment la filière lin), ou dans les Vosges (mais là encore attention, certaines marques produisent en fait ailleurs).
Et si toutefois ce n’est pas possible en France, à minima en Europe (on trouve par exemple de la très jolie vaisselle du Portugal). On a crié au scandale pendant ce confinement d’avoir délocalisé autant d’activités hors de France (production de masques, matériel médical, médicaments et autres). Alors à nous de redonner les raisons aux entreprises de maintenir leurs activités plus localement.
Côté vêtements, si vous vous interrogez sur les aspects éthiques de leur fabrication, je vous recommande l’excellent blog d’Iznogood. C’est une mine d’informations à ce sujet. J’ai découvert son compte instagram pendant le confinement et ai dévoré tous les posts de leur tour du monde sans avion au cours de quelques heures d’insomnie, tour du monde malheureusement écourté pour cause de coronavirus.
En espérant que cette lecture vous aura amené à vous poser la question. Qu’est-ce que Moi, concrètement, je peux mettre en place dès demain pour changer les choses ? Ce peut-être quelque chose de facile à mettre en place pour commencer, que vous ne faites pas encore et que vous allez pouvoir tenir dans la durée. Et ce sera déjà bien.
💗 Ensemble, on va plus loin 😊