Le diabète en France : ce sont 3,5 millions de personnes atteintes. Cette maladie est insidieuse car elle peut rester silencieuse pendant des années avant apparition des premiers symptômes. Et lorsqu’ils apparaissent, l’évolution est souvent rapide et peut être dramatique, avec de nombreuses complications. Le diabète est l’une des premières causes d’infarctus, d’amputation, ou d’insuffisance rénale grave avec nécessité de dialyse ou de greffe de rein.
La régulation de la glycémie
Alors tout d’abord, un petit rappel, pour bien comprendre le contexte. Notre taux de sucre dans le sang est régulé par la fonction endocrine du pancréas. Cet organe primordial produit deux hormones-clés : l’insuline (cellules β du pancréas) et le glucagon (cellules α). L’insuline est hypoglycémiante, elle va diminuer le taux de glucose sanguin et favoriser sa pénétration dans les cellules où il va pouvoir être utilisé et transformé en énergie. A l’inverse, le glucagon est hyperglycémiant, il va favoriser la production de glucose par le foie lorsque les besoins de glucose sont accrus (jeûne, exercice physique…). Ce sont ces deux hormones qui régulent notre glycémie.
Si ce système de régulation est défaillant peut apparaître le diabète. On distingue :
- Le diabète de type I ou insulino-dépendant : la production d’insuline fait défaut par atteinte des cellules β du pancréas. L’insuline n’est plus produite ou en quantité insuffisante, car les cellules bêta sont détruites par une réaction auto-immune (l’organisme détruit ses propres cellules). Cette forme de diabète apparaît durant l’enfance ou chez les jeunes adultes, et représente 10 à 20% des cas de diabètes. Cette forme de diabète est très rapidement prise en charge par un traitement avec injections d’insuline.
- Le diabète de type II : cette forme apparaît plus tardivement (jusqu’alors, ce type de diabète s’installait avec l’âge, la sédentarité et le surpoids et était typique de la personne de plus de 45 ans, bon vivant … alors que l’on voit désormais des cas de diabète de type II apparaître chez… des enfants, en raison de l’augmentation de l’incidence de l’obésité juvénile !!!). Dans cette forme de diabète, les cellules deviennent résistantes à l’insuline (on parle d’insulino-résistance ou de diabète non insulino-dépendant). Elles deviennent en quelque sorte insensibles à l’insuline, de fait le sucre ne peut plus pénétrer dans les cellules et reste dans le sang ; la glycémie s’élève et va provoquer des dégâts dans tout l’organisme.
Les dégâts : quels sont-ils ?
Une hyperglycémie prolongée à un effet délétère sur le système cardio-vasculaire :
- Sur les artères de petit calibre, notamment des membres inférieurs : on parle d’artérite des membres inférieurs. On observe un durcissement et un épaississement de la paroi des artères. Les membres sont moins bien irrigués. Le risque principal à terme est la gangrène, i.e. une infection qui ne peut être soignée, avec la nécessité d’amputation (il est probable que vous ayez déjà entendu dans votre entourage plus ou moins proche le cas d’une personne de plus de 60 ans ayant dû être amputée d’un ou plusieurs orteils, voire du pied ou d’une partie de la jambe pour ces raisons).
- Sur les artères de gros calibre. Le diabète contribue au vieillissement prématuré des artères et accélère le processus d’athérosclérose (avec risques d’infarctus, insuffisance cardiaque, AVC…)
- Atteinte des petits vaisseaux des yeux avec à terme un risque de cécité
- Atteinte des petits vaisseaux des reins : le filtre rénal ne joue plus son rôle, les déchets s’accumulent dans l’organisme avec à terme la nécessité de dialyse ou de greffe des reins.
Le diabète a également des conséquences neurologiques, avec notamment la « neuropathie diabétique ». L’hyperglycémie provoque une série de modifications chimiques qui finissent par altérer les nerfs : altération fonctionnelle (ralentissement de la conduction électrique) et atteinte structurelle du nerf. Cela concerne les deux types de nerfs : les nerfs périphériques qui permettent de commander les muscles et de conduire les sensations au niveau cutané; et les nerfs du système nerveux autonome qui commandent le fonctionnement des viscères. Un point crucial est que cette neuropathie entraîne la perte de sensation de la douleur, ce qui explique qu’une plaie au pied, déjà mal irrigué du fait de l’obstruction des petites artères et capillaires, passe souvent inaperçue et peut s’infecter gravement très rapidement. Ce qui conduit à la gangrène et à l’amputation.
Tout ceci est très joyeux n’est-ce pas ?
Agir sur le diabète de type II
« En médecine, on apprend qu’il s’agit d’une maladie chronique et irréversible » témoigne un médecin dans le reportage « Diabète, la bombe à retardement » diffusé sur France 5 (à voir ici en replay pendant 6 jours). Les traitements médicamenteux, en aidant le pancréas à fabriquer plus d’insuline, permettaient uniquement de ralentir l’évolution de la maladie, avant la nécessité d’avoir recours aux injections d’insuline (25% des diabètes de type II ont recours aux injections).
Et bien la bonne nouvelle est que les choses ne sont plus si catégoriques. Comme l’ont montré différentes études, il est possible d’agir sur le diabète de type II (j’avais vu également il y a quelques mois un reportage où un groupe d’américains obèses avaient suivi pendant plusieurs semaines un régime exclusivement végétarien. Tous les diabètes de type II avaient vu leur maladie régresser, de même qu’une personne atteinte de diabète de type I, fait particulièrement étonnant dans la mesure où dans ca cas, il y a destruction des cellules produisant l’insuline. Peut-être que les cellules encore actives avaient vu leur production s’accroître ?).
L’une des solutions, chez les personnes à risque ou lorsque la maladie est déclarée, est de lutter contre le surpoids : manger mieux et bouger plus (étonnant lorsque l’on en revient toujours à la base 😉 ). L’activité physique a en effet une action très rapide sur la glycémie. La mobilisation des muscles augmente le captage du glucose sanguin par les cellules musculaires, de fait la glycémie baisse rapidement. Comme en témoignent certains patients dans le reportage, il est possible rapidement de diminuer sa dose d’insuline voire de la diminuer.
D’autres données récentes ont montré qu’une forte restriction alimentaire permettait de « réveiller » en quelque sorte les cellules productrices d’insuline qui étaient devenues paresseuses (cf article suivant).
Il y a cependant beaucoup de pédagogie à faire auprès du grand public (cela tombe bien, la naturopathie est censée vous accompagner vers une meilleure hygiène de vie !). Comme le dit très bien un médecin dans le reportage, autant la médecine allopathique est la plus adaptée pour la maladie aigue (un symptôme-un remède), autant c’est plus compliqué pour la maladie chronique car elle touche tous les aspects de l’individu. Dans le cas du diabète, il est sans doute vain de dire au patient « changez votre alimentation » car de nombreux facteurs entrent sans doute en compte : son cadre de vie, son niveau social, le stress environnant, la pratique ou non d’exercice physique. La naturopathie prend tous ces aspects en compte.
La prévention est là encore primordiale. Chacun y trouverait des bénéfices : tant la population qui s’épargnerait des soucis de santé potentiellement graves, que l’Etat, qui ferait des économies substantielles (10 milliards d’euros sont consacrés chaque année à la prise en charge du diabète, dont 7,7 milliards liés aux complications de la maladie).