Le site reprend du service ! Désolée pour l’absence de publications ces derniers mois. J’espère trouver le temps de reprendre un rythme plus régulier dans les mois qui viennent 🙂
Voici comme promis par ailleurs sur les différents réseaux un article sur la gemmothérapie. Le but n’est pas ici d’être exhaustif, s’agissant d’une discipline à part entière, mais de vous faire découvrir cette approche.
J’ai moi-même découvert la gemmothérapie en cursus de naturopathie seulement. En voyant ce cours au programme, j’ai pensé aux gemmes, donc aux pierres. Aucun rapport puisque la gemmothérapie s’appuie sur le monde végétal, en mettant à profit le pouvoir des bourgeons (le terme latin « gemma » signifiant « bourgeon ») et jeunes pousses (le plus fréquemment d’arbres et arbrisseaux). Elle fait donc partie de la phytothérapie.
Des usages remontant au Moyen-âge
On trouve des traces de l’utilisation des bourgeons à des fins thérapeutiques à l’époque médiévale. Les bourgeons de peuplier étaient par exemple utilisés dans l’onguent populeum, pour les douleurs rhumatismales aiguës, ou les maladies respiratoires. Les bourgeons de sapin étaient quant à eux employés pour la fabrication d’un sirop pectoral.
On doit la gemmothérapie « moderne » au Dr. Pol Henry, médecin belge, qui a réalisé le premier des recherches à ce sujet dans les années 60 avant de publier ses premiers résultats dans les années 70, sous le nom de « phytoembryothérapie ». L’approche est par la suite renommée « gemmothérapie » par le Dr Max Tétau, médecin et homéopathe.
Les bourgeons posséderaient des propriétés thérapeutiques supérieures à celles des diverses parties de la plante elle-même. L’intérêt du bourgeon, composé de tissus embryonnaires, est en effet qu’il porte tout le potentiel de développement de la plante : branches, tiges, feuilles, fleurs et fruits. Il est donc particulièrement riche en composés tels que : acides nucléiques, hormones, enzymes, acides aminés, vitamines, minéraux, oligo-éléments, sève brute… Il renferme un véritable concentré d’information correspondant au potentiel du totum de la plante. Ainsi, le bourgeon de tilleul par exemple (Tilia tomentosa) regroupera les propriétés sédatives des fleurs mais aussi les vertus dépuratives et diurétiques de l’aubier de tilleul (partie tendre entre le bois dur et l’écorce).
Comme le disait Crollius, médecin et chimiste allemand du 16ème siècle dans son ouvrage « la Royalle Chimye » : « La nature récompense la petitesse des corps par une grande vertu ».
Il est assez amusant de voir que la page wikipédia de la gemmothérapie la décrit comme « une pratique infondée, sans preuve d’efficacité thérapeutique », alors qu’elle est reconnue sur passeportsante.net (un site fiable, dont l’équipe scientifique est composée de médecins, thérapeutes, journalistes scientifiques ainsi que organismes reconnus en matière de santé publique, et dont les articles sont généralement bien documentés avec de nombreuses références scientifiques). Pour rappel, wikipédia est une encyclopédie collective, ou chacun peut contribuer et apporter des modifications aux articles en ligne. 😉
Mode de préparation
On utilise les macérâts, obtenus par macération des bourgeons, fraîchement récoltés au printemps, dans un mélange eau-alcool-glycérine. L’intérêt de l’association de ces trois solvants, qui ont des propriétés différentes, est que cela va permettre l’extraction d’un large spectre de composés actifs (au contraire d’une extraction uniquement aqueuse, où l’on extrairait majoritairement les composés hydrosolubles par exemple). On obtient ainsi le macérât mère, non dilué.
Un autre mode d’obtention est la macération du bourgeon dans un mélange d’alcool et de glycérine seul, puis dilution au 1/10ème dans un mélange eau/alcool/glycérine (on obtient alors un macérat 1D, moins concentré que le macérât mère). La posologie ne sera donc pas la même dans les deux cas.
Une gamme étendue
On recense près d’une quarantaine de macérâts de gemmothérapie. Parmi les plus courants :
- Le cassis (Ribes nigrum) : c’est un peu le bourgeon omnipotent, qui possède des bénéfices à la fois sur la sphère ostéo-articulaire, respiratoire, uro-génitale, cutanée… C’est un excellent anti-inflammatoire (en raison d’une action « cortison-like », sans en présenter les effets secondaires néfastes), antioxydant et revitalisant. La principale contre-indication serait l’hypertension.
- Le figuier (Ficus carica) : considéré comme LE bourgeon du système nerveux (action anti-stress majeure). Il présente également des bénéfices sur les systèmes circulatoire et digestif.
- Le framboisier (Rubus idaeus) est un grand régulateur de la fonction ovarienne (propriétés oestrogéniques) (c’est LE bourgeon de la femme par excellence). Il trouve son intérêt dans le syndrome prémenstruel, les troubles du cycle féminin (aménorrhée, dysménorrhée), bouffées de chaleur… Attention en revanche, il est déconseillé chez la femme enceinte (tout comme l’airelle, le séquoia, le chêne…) ou en cas d’antécédent de cancer hormono-dépendant.
- Le romarin (Rosmarinus officinalis) : tout comme la plante elle-même, le bourgeon a des vertus hépato-protectrices (foie) + cholérétiques (il favorise l’émission de bile). Il permet aussi d’éliminer les toxines et a une action antioxydante.
Certains auteurs, ou certains laboratoires de compléments alimentaires, au-delà des bénéfices physiologiques à proprement parler, associent également des bénéfices au plan psycho-émotionnel (un peu comme pour les fleurs de bach, qui agissent davantage sur les émotions). L’avantage que je vois à l’usage de la gemmothérapie pour cette finalité est que tout le monde n’est pas réceptif aux fleurs de Bach (du domaine du vibratoire). J’aurais tendance à dire que la gemmothérapie aura à l’inverse un effet chez tout le monde, de par la présence d’actifs bien déterminés.
Pour le cassis par exemple, au niveau mental, il aiderait la personne à se défendre vis-à-vis de pensées envahissantes, et améliorerait l’esprit combatif. Le figuier aiderait à digérer les événements et les épreuves de la vie, alors que le framboisier éveille à la féminité. Le romarin augmenterait la résistance mentale, la confiance en soi, et atténuerait la colère.
On trouve des macérâts certifiés bio ou non (les laboratoires les plus connus étant Herbalgem, Herbiolys, Santarel…). Certains laboratoires s’engagent également à avoir un mode de récolte responsable, respectueux de l’arbre et de l’environnement, afin de ne pas dépouiller l’arbre/arbuste de la quasi-totalité de ses bourgeons.
La posologie
Pour un macérat mère, la dose sera de 5 à 15 gouttes par jour (pour l’adulte), ce qui représente une ingestion d’alcool et glycérine modéré, alors que pour un macérat 1D (dose de 50 à 150 gouttes par jour, toujours pour l’adulte), la dose d’alcool et de glycérine sera largement supérieure.
La prise de gemmothérapie se fait en dehors des repas, en général sous forme de cure de 21 jours minimum. Elle peut aussi se faire sur plusieurs mois mais en respectant des pauses de 7 jours entre les cures.
A noter qu’il y a également des précautions d’usage chez la femme enceinte ou allaitante. Se renseigner au préalable auprès d’un thérapeute compétent.
Dans tous les cas, en cas de pathologie ou traitement médicamenteux, demander conseil à un professionnel de santé avant usage de la gemmothérapie.
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