Le sirop d’agave est issu de l’extraction de la sève d’agaves, plantes succulentes originaires du Mexique. On utilise les espèces Agave salmiana, mapisaga et atrovirens ou encore l’agave bleu (Agave tequilana, oui le même à partir duquel on fabrique la tequila !).
On ne tarit pas d’éloges sur le sirop d’agave. On le présente comme un excellent substitut au sucre blanc. Un édulcorant naturel, au goût neutre. Au pouvoir sucrant supérieur à celui du saccharose (le sucre blanc). Riche en minéraux (fer, calcium, potassium, magnésium…). Il contiendrait aussi de la silice qui permettrait de lutter contre l’ostéoporose et les pathologies articulaires. Certaines sources lui attribuent un faible index glycémique (je ne donnerai pas de chiffre ici car les sources sont très variables et je doute qu’elles soient fiables).
Agave salmiana
De fait, le sirop d’agave est devenu à la mode depuis plusieurs années. Il est très prisé par les végétariens et les végétaliens (on ne compte plus les recettes qui utilisent le sirop d’agave comme alternative à d’autres types de sucres).
Mais alors c’est quoi le hic ? et bien le hic c’est que le sirop d’agave est riche en FRUCTOSE (l’agave tequilana est d’ailleurs justement choisi car il s’agit de l’espèce la plus riche en fructose !).
Et donc en quoi est-ce gênant ? et bien de nombreuses études montrent que des apports élevés en fructose ont une incidence sur la survenue de maladies cardiovasculaires, de diabètes (sachant qu’on le conseille même aux diabétiques, en raison de son effet moins marqué sur la glycémie que le saccharose, cela a de quoi faire rire), obésités, voire de cancers, mais aussi de pathologies du foie non liées à l’alcool. En d’autres termes, le sirop d’agave, cela vous fait un FOIE GRAS !
Agave atrovirens
Lorsque vous avez une arrivée massive de glucose dans votre sang, votre pancréas réagit en produisant de l’insuline, ce qui va permettre de réguler la glycémie en favorisant l’entrée du glucose dans les cellules où il sera stocké, selon l’endroit, sous forme de glycogène ou de triglycérides. Dans le cas du fructose, il va être majoritairement métabolisé par le foie qui n’aura pas d’autre alternative que de le transformer en triglycérides qui seront remis en circulation ou stockés… entre autres dans le foie ! (d’où le foie gras) (ce n’est pas pour rien que l’on donne aux oies du maïs en phase d’engraissement). De plus, le fructose peut entraîner une résistance à la leptine, hormone de la satiété qui est produite par le tissu adipeux et va agir au niveau du cerveau pour lui signifier que l’on peut cesser de manger. Sans le signal de cette hormone, on a donc tendance à accroître ses apports caloriques, d’où le lien avec la prise de poids et l’obésité.
Ce qui est tout de même paradoxal, c’est que l’on crache (depuis un bon moment) (sans doute à raison) sur les sirops de glucose-fructose ou les sirops de maïs riches en fructose utilisés par les industriels dans les produits manufacturés, les accusant d’être responsables d’obésité, surpoids, maladies cardiovasculaires, etc, alors que le sirop d’agave, avec son étiquette « naturelle » (je le mets volontairement entre guillemets car cela reste un produit hautement raffiné) a réussi à berner beaucoup de monde.
Marketing ? Green Washing ? je ne sais pas… en tous les cas ce sucre là n’en vaut sans doute pas la peine.
Merci pour cet article. je consomme du sirop d’agave depuis que j’ai arrêté le sucre. je vais peut-être revoir ma consommation à la baisse
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Bonjour Tyfenn, et bienvenue ici ! 😉
effectivement il vaut mieux l’utiliser avec parcimonie et préférer du sucre brut comme le rapadura (ou muscovado). Non raffiné, il est riche en minéraux et vitamines (du groupe B notamment). De plus, il a un goût plus marqué ce qui permet de diviser les doses de sucre jusqu’à 50% dans les recettes, ce qui est fort appréciable !
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